Retard de paiement : les prétextes dont il faut se mefier
Les retards de règlement, en hausse rapide et continue depuis le printemps 2014, avaient atteint au début de l’été 2015 leur pire valeur depuis dix ans, à 13,6 jours.
Au cours du troisième trimestre 2015, le retard moyen était de 13,2 jours, soit encore très au- dessus du seuil des 12 jours franchi un an plus tôt. De plus, près de 64% des factures seraient aujourd’hui réglées avec un retard de paiement.
Alors quels sont les raisons et les prétextes de ces retards de paiement ? Et comment y remédier ?
Les principales causes et prétextes des retards de paiement
Si le manque de trésorerie des clients est la première raison d’un retard de paiement (près de 60 % des sondés dans l’enquête de la FIM, la FIEEC et la Fédération de la plasturgie), voici 4 pratiques répandues (et parfois originale) pour décaler le paiement :
1. Décaler les factures
Cela peut prendre différentes formes :
- Le client vous demande de reporter automatiquement les factures émises en fin de mois (dernier jour, dernière semaine) sur le mois suivant
- Le client prend en compte la date de livraison plutôt que la date de facturation
pour calculer le délai maximum de règlement autorisé.
2. Tirer profit de la LME
La loi du 4 août 2008 de modernisation de l’économie (LME) fixe le plafond des délais de paiement à 60 jours. Ainsi, certains de vos clients qui vous payaient en temps et en heure au préalable, peuvent choisir de profiter de ce délai pour vous payer et adopter un délai de paiement uniforme de 60 jours.
3. Invoquer des procédures internes interminables
La vérification préalable (parfois répétée) des pièces administratives reçues, la constatation préalable d’une partie des travaux effectués ou encore les procédures comptables complexes imposées par le client (facturations partielles, recoupement avec les bons de commande. Etc.) sont autant de moyens pour votre client de gagner du temps.
4. Commander par l’intermédiaire d’une filiale étrangère
Le délai légal de règlement varie d’un pays à l’autre. Ainsi, certaines entreprises imposent parfois l’application d’un droit étranger en effectuant leur commande depuis une filiale étrangère. Ils contournent alors la législation en rigueur dans le pays du fournisseur. Bien évidemment le recours à une centrale d’achat à l’étranger dans le but unique de contourner la LME est illégal.
Au-delà de ces 4 pratiques, nous retrouvons bien sûr la traditionnelle mauvaise-foi :
- un client évoquant un retard dans les factures qui lui sont adressées
- le retour sans motif des factures à l’expéditeur
- le blocage du règlement dans sa totalité en cas de litige ne portant que sur une partie de la facture
Comment y remédier ?
La première étape pour vous prémunir d’un retard de paiement est d’évaluer au préalable la solvabilité de votre futur client. Vous saurez ainsi quelle est la santé financière de votre prospect et quels sont les risques que vous pouvez encourir.
Si finalement, vous subissez un retard de paiement, ne tardez pas à mettre en place vos relances. Les statistiques le montrent : les créances les plus récentes sont les créances les plus faciles à recouvrir.
Pour en savoir plus, nous vous invitons à lire “Quelle saisonnalité pour le recouvrement de vos créances ?”
Et si vous souhaitez être accompagné dans le recouvrement de vos créances ou dans l’évaluation de la solvabilité de vos créditeurs : Contactez-nous !
Source : Rapport annuel de l’observatoire des délais de paiement